Heavy Metal

Ne laissez rien traîner. La végétation avale tout. De ces mastodontes de métal, témoin d'une virée sur le bitume, de kilomètres avalés, il ne reste qu'une vague silhouette. La végétation absorbe ces mécaniques et les enfouit sous un tapis de feuilles. L'île regorge de ces sculptures froides. Elles se font engloutir, avaler sans soucis.

Si....

...

Si tu sais méditer, observer et connaître
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur;
Rêver, mais sans laisser le rêve être ton maître,
Penser sans n'être qu'un penseur;
Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent;
Si tu sais être bon, si tu sais être sage
Sans être moral ni pédant;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,
Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un homme, mon fils.

Rudyard Kipling

de la beauté de l'île

Que ma dernière note ne vous démoralise pas. La Guadeloupe est une île merveilleuse qui vaut le détour. Elle traverse simplement une crise comme elle en a déjà traversé, et comme les jolies roses vous fait comprendre qu'elle peut aussi vous piquer.

Grève et suite improbable

La grève a commencé en janvier, s'est terminée officiellement début mars. Et pourtant rien n'est de nouveau normal. Les grands magasins sont fermés. Des grévistes du LKP font la tournée pour les fermer de force. Voilà comment cela se passe: une dizaine de personnes se présentent avec grands fracas dans les magasins, engeulent les clients et intimident les gérants. La police n'est pas assez nombreuse pour intervenir. Seules les grandes enseignes sont visées, celles qui appartiennent apparement aux "békés", anciens blancs esclavagistes des Antilles. Seul problème, c'est qu'il n'y a plus de béké en Guadeloupe, mais ça Domota, le leader du LKP, à oublier de le dire à ses moutons.

Car il s'agit bien de moutons encadrés par des révolutionnaires qui contrôlent parfaitement la presse et de plus en plus la vie de ce malheureux pays. Tous les organes de presse écrite, radiophonique et télévisuelle sont noyautés par le LKP. Bravo c'est du beau boulot. Si vous n'êtes pas d'accord, il ne vous reste plus que le net. Plus de 6000 personnes ont déjà signé une pétition sur internet pour arrêter ce merdier "oui au droit de grêve, mais non aux méthodes utilisées". Car je ne sais si en Métropole on vous le dit, mais le LKP "négocie" par l'intimidation et les menaces de mort ici en Guadeloupe. Avec les jours qui passent, on s'interroge sur le but recherché. Ce n'est plus la lutte contre la vie chère mais la lutte pour "nettoyer" la Guadeloupe et la prise de pouvoir. Déjà les élus ne sont plus écoutés. Mais Domota trop sûr de lui commence à faire des erreurs, il emprunte un discours Lepeniste "Si vous ne signez pas mon accord, vous devez quitter la Guadeloupe" . Il est poursuivi en justice pour incitation à la haine raciale. J'espère que celle ci ne se laissera pas intimider elle aussi. Domota s'entoure d'une armée de gardes du corps car, à juste titre, il a peur de se faire descendre. Il est vrai qu'ici on a la machette façile.

La vie économique est bien sûr au plus bas. Les rayons des magasins sont vides. Les dockers LKP du port de Pointe à Pitre ne déchargent plus les bateaux. Vu le bordel ambiant, les paquebots de touristes se détournent. Les hotels ferment les uns après les autres, alors que nous sommes dans la haute saison touristique. Les entreprises pourvoyeuses d'emploi sont en difficulté ou proches du dépôt de bilan. Le marché immobilier se porte très mal, tout le monde vend, mais pas d'acheteurs en vue (et pas avant longtemps). Seuls les petits Lolos, les petits magasins de quartier, tirent leurs épingles du jeu. Et pour corser le tout, il n'y a bientôt plus d'argent liquide, les distributeurs de billets de banque ne sont plus ravitaillés.

A part cela, nous allons bien. Il fait toujours aussi beau, nous faisons toujours de la plongée et des randos. Mais ces histoires nous usent. Non pas que nous soyons inquiets devant les petits seigneurs de guerre qui se prennent pour le Che, avec l'appui d'imbéciles irresponsables qui profitent des caméras et de la situation (Ségolène Royal et Olivier Besancenot), non mais plutôt inquiets que notre démocratie ici aux Antilles ne survive pas. C'est marrant, c'est quand on vous retire quelque chose qu'on a conscience de son existence.

Coup de gueule

La Guadeloupe vit au rythme des grêves à défaut du reaggae. Depuis bientôt une dizaine de jours des manifestants se réclamant de divers groupes syndicaux revendiquent de meilleurs revenus, meilleures conditions de vie, etc.....On adhère au début, les revendications sont légitimes vu la pauvreté visible de certaines couches sociales. Mais le débat a vite dérapé sur l'histoire de la Guadeloupe, les plantations de bananes, l'esclavage, etc.....comme si tout cela c'était hier. 

Le problème, c'est qu'ici les gens n'arrivent pas à sortir de ce schéma là. C'est la seule identité qu'ils se soient trouvés. Ils admirent Obama aux US et ne voient de lui que sa couleur de peau quand d'autres admirent son intelligence et sa candeur. Ils se positionnent en victimes de l'histoire coloniale et réclament à ce titre l'aide inconditionnelle de la métropole dont ils voudraient s'émanciper en même temps. Mon Dieu, que c'est compliqué.

Sincèrement, ce pays magnifique est plein d'atouts mais avec peu d'avenir tant que ses habitants ne regarderont pas devant eux. Il est encadré par des politiciens locaux plus soucieux de préserver le tissu social complexe de cette île que d'engager de vraies réformes. Et cela ne risque pas de s'arranger avec la crise mondiale.........

Tortue

Première tortue. Hier soir pour finir la journée, je plonge avec masque et tuba à l'anse "Jovanny" avant le phare de Vieux Fort et tombe sur une belle tortue marine. Ma première tortue.  Alors que j'admirais éponges et coraux quelques mètres sous la surface, elle était là paisible à se demander ce que je faisais ici.

"Joséphine", c'est le nom que j'ai donné à cette belle mais timide créature, Joséphine m'a regardé descendre du coin de l'oeil puis en quelques brasses s'est éloignée sans me laisser l'espoir de la suivre. D'ailleurs je n'aurai pas pu, je manquais d'air.

Ma chère Joséphine, je compte bien te revoir. Rendez vous demain même heure, même endroit près des éponges.

Gwada poubelle

Gwada, l'île aux belles eaux, l'île papillon, l'île de la réserve Cousteau, Gwada est malade de ses poubelles. Elles trainent partout. Encombrants, carcasses de voitures et poubelles en tout genre défigurent cette belle île. Belle pour un instant encore.

L'île est petite et personne ne souhaite voir à sa porte une décharge officielle ou un incinérateur, alors ces foutus rebus de notre propre consommation sont partout. Et rien n'est organisé comme en métropole ou si peu, alors avis aux amateurs, si vous avez des idées pour nettoyer tout cela....

Mais ce qui est bien plus inquiétant, la jeune génération n'a pas l'air impliqué. Dommage, bien dommage car l'île Gwada perd ses trésors.

Bonne Année 2009

Nous vous souhaitons à tous une bonne année 2009, que celle ci vous apporte joie, bonheur et réussite dans vos affaires.

Pour ce qui nous concerne, nous commencons l'année par un petit déjeuner le 1° janvier au matin sur notre plage de grande anse à Trois Rivières, belle plage de sable noir bordée de palmiers et cocotiers.

Une petite pensée, tout de même, pour la famille en métropole où la température avoisine les - 10 °C, neige à Marseille et pluie verglassante à Lyon.

Enfin Outre Mer

Nous voici enfin Outre Mer. Nous qui cherchions une île sous les tropiques avec les fleurs de frangipaniers et les cocotiers des cartes postales, nous voici servis. La Guadeloupe nous accueille depuis quelques mois déjà. Les jours, les semaines passent très vite, nous sommes avides de découvertes.

Nous avons laissé derrière nous deux ados qui poursuivent leurs études et également toute une tribue. Et bien sûr cette merveilleuse Savoie.

L'île papillon, l'île aux belles eaux, Gwada ou Karukera, c'est selon, s'offre à nous pour quelques temps, le temps de se remplir les yeux, de se repaître de beautés et de savourer le calme et la non chalance des îles des tropiques. 

Camino Frances

Juillet 2007, nous chaussons à nouveau nos baskets, enfilons notre sac à dos et repartons sur les chemins de St Jacques de Compostelle. Vos 2 marcheurs, Eric et Uschi, arrivent un 30 juin à St Jean Pied de Port dans les Pyrennés pour commencer leur long périple en péninsule ibérique, contents, heureux et avides de découvertes.

Nous ne serons pas déçus, avec nous des marcheurs de tous pays, américains, canadiens, européens, mais aussi des coréens et brésiliens, l'occasion de réviser nos langues vivantes. Nous aurons beaucoup de chance avec la météo, alors que la canicule tombe sur tout le sud de l'Europe et la pluie sur tout le reste, la température sera idéale pour nous presque tout le long du chemin.

Le chemin des étoiles a tenu ses promesses. Merci à tous ceux qui nous ont accompagné: Steffi, Astride, Christina, Ingrid, Wolfgang, Maria, Helmut, Bertrand, Nelly, Marie Lou, Raimund, Julian, Marion, Pierre et ..... pardon si j'en oublie.

Vous pouvez visualiser le chemin sur Google Map. L'album ci-contre "Camino Frances" vous en dira un peu plus.

 

Via Podensis

En Juillet 2006, nous sommes partis sur les chemins de St Jacques de Compostelle. Ce qui ne devait être qu'une version différente de nos vacances d'été se révéla beaucoup plus que cela. Nous sommes partis à la rencontre et à la découverte de chemins parsemés d'histoires et de personnes de tout horizon.

Après avoir embrassé nos 2 ados Daniel et Anna et quitté Chambéry par le train, nous voici au Puy en Velay, lieu de départ de la grande marche, la Via Podensis qui traverse le sud de la France. La bénédiction des pélerins de 7 heures du matin nous donne le ton. Et c'est parti....

Mais l'album ci contre vous en dira plus.

Eric et Uschi, vos deux marcheurs, ont dédié leur voyage à Pierre qui nous avait quitté quelques jours plus tôt.

Merci à tous ceux qui nous ont accompagné.